Les religieuses anglaises au dix-septième siècle : un double exil pour la foi
Abstract
Ce livre réunit des études explorant différentes dimensions des métamorphoses spatiales du religieux dans les mondes anglophones à la lumière d’expériences très diverses : celle des diasporas, celle des minorités religieuses issues de l’exil, celle des migrations, des voyageurs, des missionnaires, des colonisateurs comme des colonisés. La limitation aux aires géographiques partiellement ou en totalité marquées par la langue anglaise et la présence britannique à un moment au moins de leur histoire ne doit pas apparaître comme un rétrécissement excessif de la perspective quand on s’intéresse à l’histoire et à l’anthropologie religieuses sur un mode plus global : la Réforme et les troubles religieux de la première modernité, puis la projection coloniale – presque sans équivalent par son ampleur dans le cas de l’empire colonial britannique – et l’hégémonie américaine ou la mondialisation dans les temps plus récents ont en effet considérablement amplifié les mouvements de translation et de transplantation, élargissant les horizons de l’anglophonie (y compris dans son lieu d’origine, les îles Britanniques) et affectant de nombreuses parties du monde. Ces mouvements historiques de portée mondiale ont modifié en retour, et de manière décisive, la géographie religieuse des mondes anglophones. Si la mobilité et la circulation peuvent affecter profondément la vie religieuse des individus et des communautés concernés, réciproquement la religion dans ses différentes dimensions est susceptible de transformer l’espace et l’expérience de l’espace au travers de ces déplacements et délocalisations, comme le montrent les contributions ici réunies. Par la diversité même des aires géographiques, des périodes et des problématiques abordées, ainsi que dans leurs échos et croisements, elles permettent de cartographier un paysage religieux en mouvement qui est aussi notre modernité. Table des m